Les Juifs ont été nombreux à s’installer au Maroc. Ils y ont longtemps vécu en heureuse harmonie avec les Musulmans. Mais entre la guerre et l’indépendance du Maroc, beaucoup ont rejoint Israël qui les y appelait, ou ont émigré au Canada et en France. D’autres départs ont suivi après les récents attentats qui ont endeuillé le Maroc en 2003. Aujourd’hui, la communauté juive du Maroc est plus réduite.
Mais leur présence est encore bien visible dans le pays sous la forme d’un patrimoine précieux et varié, et pour commencer à travers l’urbanisme, les Juifs ayant vécu dans des quartiers spécifiques des médinas appelés mellahs, d’un mot arabe signifiant « sel ».
Celui de Tétouan nous plut particulièrement, à deux amies en visite et à moi-même, un frais et brumeux matin de février, alors que les habitants débutaient leurs activités de la journée et que les rues s’éveillaient. Une fenêtre à deux baies en bois délicieusement ouvragé nous évoqua même les Tables de la Loi.
Le mellah d’Essaouira est – hélas ! – dans un plus piteux état.
Avant de mettre les pieds au Maroc, je n’avais jamais mis les pieds dans une synagogue. J’avais failli un jour visiter l’auguste synagogue de Carpentras, mais ses horaires d’ouverture ne m’avaient pas permis d’y pénétrer.
Les synagogues sont nombreuses, parfois en bon état, parfois moins, restaurées ponctuellement comme on peut le voir au musée du judaïsme marocain à Casablanca. Et comme tous les lieux où se déploie la spiritualité, elles dégagent un charme fort.
Dans la médina de Tanger, dans la synagogue Nahon, des galeries réservées aux femmes supportées par d’imposantes colonnes entourent le hall où se déroule la prière. Le tout est somptueusement décoré. On retrouve ces galeries à la fondation Lorin, lieu de culte devenu un musée qui présente d’intéressantes photographies du Tanger international dans une atmosphère dépouillée.
A Fès, dans la synagogue Ibn Danan, restaurée, un bain rituel – mikvé – est à découvrir au bas d’une volée de marches (mais cette fois, ce n’était pas le premier mikvé que je voyais, ayant déjà eu la chance de jeter un coup d’œil sur celui – médiéval, 13ème siècle – de Montpellier).
Partout, on repère la Tevah, équivalent de la chaire à prêcher, et bien sûr, comme dans la synagogue du mellah de Tétouan Ishtaq ben Oualid, l’armoire contenant la Torah protégée par un voile. Un mobilier plus ou moins riche (bancs, lustres…) complète ces lieux qu’une bonne âme nous a gentiment fait visiter.
Malheureusement, je n’ai pas pensé à demander où se trouvaient les salles d’études, guenizot, s’il y en avait…
Mais le patrimoine judéo-marocain est protéiforme. Dans les campagnes, et dans les villes aussi, sont disséminés des tombeaux de saints qui furent autrefois assidûment visités, comme celui d’Azemmour, qui fait également office de synagogue, portant le nom de Rabbi Abraham Moul Niss. On le croise lorsqu’on descend les ruelles de la médina en direction de la voie piétonne qui longe l’oued Oum Rbia. C’est une anfractuosité rocheuse à l’intérieur de laquelle sont rangés quelques bancs, de belles inscriptions sur pierre…
A une encablure des murailles de la même médina, les pierres tombales de l’ancien cimetière juif offrent le spectacle de gravures éminemment intéressantes (il faut pourtant essayer d’éviter un gardien auto-proclamé, cerbère contemporain de cet espace dédié au repos éternel).
A Fès el Jdid, le mellah de Fès, un cimetière tout à fait différent, aux tombes chaulées scintillantes sous le soleil ou d’un bleu laiteux quand celui-ci est caché par les nuages, s’offre au regard depuis, par exemple, une petite galerie grillagée.
D’ailleurs dans la grande rue de Fès el Jdid, les grands balcons en bois qui donnent sur la rue sont d’autres témoins de la présence des Juifs, les maisons traditionnelles au cœur des médinas ne présentant la plupart du temps qu’une façade aveugle.
Il faudrait encore parler du dialecte, de la musique, dont la préservation fait l’objet de quelques articles sur internet. Et de tout le mobilier liturgique, des costumes, des œuvres d’art issus de la communauté juive du Maroc : c’est ce que l’on peut voir au musée du judaïsme marocain de Casablanca, qui fera peut-être l’objet d’un prochain post…
les noms sur les photo et fausse et la maison de charles de faucauld a n’eté pas a fes jdid mais au mellah num 255 ila résidé chez un juif qui s’appel BEN SIMON (et enfaite cette maison c’est chez moi mintenant )
hello
slt c’est moi hicham j’ai envoiyez ça pour toi