Je travaille au Maroc depuis déjà cinq mois. J’ai passé les dernières fêtes commercialo-religieuses de Noël en France. J’en ai profité pour ramener ici – le pays du soleil couchant – mon véhicule.
Cela fait bien une paye que je suis de retour au Maroc, après une virée trans-ibérique digne de la chevauchée des Walkyries. Pour être franc, je n’ai pas vu grand-chose de l’Espagne, un petit bout au début (le pays basque espagnol, magnifique), un petit bout à la fin (Tarifa et Algésiras, magnifiques), et un petit bout au milieu, ce qu’on appelle la meseta, un vaste plateau sans fin (magnifique). Tout le reste du temps, j’étais dans le brouillard. Au fait, il y a plein de brouillard en Espagne.
J’ai dormi la première nuit près de Bordeaux, dans un charmant Campanile au creux d’une rocade (classique), puis le lendemain dans une petite bourgade au centre ville ancien assez bien conservé (Plasencia, sympathique). L’arrivée au Maroc a été un peu rude. L’autoroute entre Tanger et Rabat, c’était toujours dans le brouillard, sauf en arrivant sur Rabat, où j’ai vu la lune. Mais à ce moment là, j’ai croisé une voiture qui roulait tranquillement à contresens en faisant des appels de phare (sympathique !). A Rabat, il y avait encore du brouillard, et une voiture devant moi a écrasé un chat (pas sympathique). Bref, j’avais un tantinet l’impression d’avoir sombré dans la quatrième dimension…
Mais enfin, je suis arrivé à bon port, vers 1h du matin (fatigué). Malheureusement je ne ramène aucune photo de ce voyage, tant pis. Pour la suite, ça a continué à être un peu dur, entre des tracasseries gastriques et l’appartement qui devient un frigo dès que le soleil se couche. Mais bon, rassurez-vous, aujourd’hui tout est rentré dans l’ordre.
J’ai une voiture, je roule à Rabat, et même en dehors de Rabat : je suis allé jusqu’à Mehdya, près de Kénitra, où se trouve une Kasbah (forteresse) en ruines, entourée de bandes de gazon broutées par de placides vaches. Laissez moi vous donner sur la kasbah quelques repères historiques (Ouaaaiiiis !!!!!!!! entends-je d’ici).
Le site est occupé dès l’époque phénicienne. Les Romains investissent ensuite le lieu, qui est oublié ensuite pour un temps. Al Ma’moura (l’ancien nom de Mehdya) est fondée au Xième siècle. La ville est prise 46 jours par des Portugais en 1515, convoitée par les Hollandais, mais finalement remportée en 1614 par les Espagnols. Entre temps, c’est une base de départ pour de redoutables pirates. Moulay Ismail reprend la ville en 1681. Par la suite (au XIXième siècle) désertée, la ville renaît au moment de la fondation de Port-Lyautey, aujourd’hui Kénitra, sous le protectorat français (C’est fini : voyez, c’était pas si terrible).
Je vous montre quelques photos prises lors de cette escapade :
- la porte d’entrée (Bab Jdid, amochée en 1942 par les Américains, mais relevée : ah ! ces Américains…),
- une enfilade d’arcs dans le palais du Makhzen (gouverneur),
- un arc à lambrequins donnant sur le patio du même palais (avec sa petite fenêtre à la triple baie chantournée au-dessus),
- la porte de la maison du Caïd, avec un linteau en pierre au décor géométrique finement ciselé,
- puis une vue plus large sur l’embouchure de l’oued Sebou où on aperçoit la mosquée de la kasbah en blanc :
Deux photos prises en dehors de la kasbah complètent cette galerie :
- une vue maritime
- et enfin une vue prise du bord de l’oued Sebou :
Ca a l’air joli comme ça, mais j’ai pris des risques pour faire cette image, j’ai d’abord enjambé des détritus et ensuite je me suis fait piqué par un moustique. J’attends sous peu ma première crise de palu.
Cela fait belle lurette que j’ai terminé les dernières démarches pour mon immatriculation. Les douaniers r’batis sont vraiment d’une extrême politesse.
En revenant des douanes, il ya quelque temps de cela, je me suis arrêté dans la rue devant un petit étal où des sardines grillaient dans une poêle rudimentaire. Ca me fait toujours envie, la nourriture frite dans des conditions rudimentaires… Un monsieur est arrivé et a commencé à me préparer un sandwich. Il coupe un pain rond en deux, en évide le cœur, y glisse deux sardines frites qu’il équeute avec ses doigts qui m’apparaissent soudain, comment dire…, « sublimés » par une quelconque maladie de peau. Et là, un deuxième individu est arrivé et lui a pris prestement le sandwich des mains pour finir de le préparer. Le premier s’en est juste allé, non sans interpeller deux ou trois personnes dans la rue. Il s’est avéré que l’homme qui a terminé le sandwich était le propriétaire de l’étal. Qui était l’autre ? Je n’en sais rien. Je me demande ce qu’il faisait là. Mais enfin le sandwich fut excellent.
Trés intressant votre commentaire sur nos villes marocaines, il faut beaucoup de gens comme vous et moi pour y remedier, il ne faut pas se lasser, on arrivera à sauvegarder notre patrimoise en sensibilisant les ministéres et le municipalités concernés.
merci