Youpi, youpi ! C’est bientôt avril, et en avril se déroule le festival de musique soufie à Fès, avant Mawazine à Rabat en mai, et en mai aussi, ah ! le festival des musiques sacrées du monde (à Fès), et puis et puis en juin : Jazz au Chellah à Rabat.
Chouette.
L’année dernière, ce fut un festival de festivals, d’une absolue variété et d’une absolue richesse. Plein de bonnes musiques et de sonorités différentes dans les oreilles. Des échanges, du partage, du plaisir surtout. De la ferveur et de l’enthousiasme.
Récapitulons. A Fès, au Jnane Palace, j’ai écouté lors du festival de musique soufie (le 2e du nom), Abd el Malik, dont la voix saillante et la présence fluide, flottante et magnétique sur scène m’ont beaucoup marqué, Aïcha Redouane et Habib Yammine, interprètes de chants soufis d’amour, grâce à une voix sublime et au rythme d’un bendir incisif, la voix puissante de l’égyptien Saïd Hafid, plusieurs groupes de Sama’, de Fès et d’ailleurs… La troisième édition se déroulera du 18 au 25 avril. Renseignements sur le site « Par chemins ».
Mawazine, festival des musiques du monde. Et du monde il y en eut. Je n’ai vu qu’une infime partie de ce qui était proposé. Je me suis baladé de Hay Nahda à la place Pietri, en passant par le théâtre Mohammed V, prêtant l’oreille aux chansons émouvantes de Rokia Traore, aux mélodies piquantes de Rachida Talal, au chant endolori de Cristina Branco… Cette année, en 2009 : Kadem Saher, Amadou et Mariam, le Trio Joubran, Stevie Wonder et plus et plus…

D’autres émotions, et le déploiement d’une pompe bien différente, m’attendaient à Fès pour le festival des musiques sacrées du monde. On y assiste à des rencontres improbables et détonantes, comme ce concert fabuleux mêlant gospel américain et chants soufis pakistanais dits Qawwali, dont l’interprète principal a dominé de sa voix toute la soirée. J’ai ensuite découvert Ismael Lo, à travers un concert donné à Ait Skato, donc je garde un souvenir vibrant.



Enfin, tendre cerise sur le gâteau craquant, le jazz au Chellah, entre chien et loup, ruines et marabouts, au milieu de la verdure. Plein de groupes dont je ne me rappelle plus les noms qui n’ont pas résisté au temps. Mais dont je me souviens parfaitement qu’ils m’ont plongé dans une éclatante torpeur avec leurs rythmes balancés.



Le Maroc, définitivement, pays de culture.