Adieu, petites villas

Et de deux ! Ce mois-ci, deux petites villas de plus nous ont quittés. De leurs graciles ailes argentées, scintillantes sous les rais de myriades d’étoiles, elles ont pris leur envol pour rejoindre le paradis des villas de l’Agdal.

J’espère qu’elles y sont heureuses, qu’elles y ont retrouvé leurs sœurs – parties si tôt – que celles-ci les ont accueillies parmi elles les portails ouverts et qu’elles reforment là-bas la paisible et cossue prairie lotie que la capitale abritait autrefois en son sein.

La première des deux était discrète, modeste, avec ses proportions un peu écrasées et sa façade austère, tripartite, géométrique, les éléments décoratifs limités au strict minimum, comme ces quatre petites fenêtres carrées superposées en colonne. Regardez le « avant-après ». Un immeuble a déjà poussé à gauche !

L’autre était vraiment mignonne, potelée comme un petit gâteau crémeux, avec son balcon semi-circulaire, ses grilles stylisées et ses auvents timides bordés de tuiles vernissées vertes, son porche saumon en angle…

Elles vont me manquer. Surtout que les gros immeubles qui enflent à chaque fois à la place de ces maisonnettes n’ont pas le même charme ni autant de caractère – et pour dire vrai – sont carrément insignifiants.

Telle est l’impitoyable loi de la surface constructible en ville : là où les promoteurs passent, les petites villas trépassent.

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